Secteur de la presse en Côte d’Ivoire : La professionnalisation est l’avenir des médias ivoiriens, selon une étude de l’UNESCO

  
  
03/07/2018 | Source: CAIDP
Secteur de la presse en Côte d’Ivoire : La professionnalisation est l’avenir des médias ivoiriens, selon une étude de l’UNESCO

La remise des résultats de l’étude diagnostique du secteur de la presse en Côte d’Ivoire initiée par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) s’est déroulée ce lundi 02 juillet à Abidjan en présence du Ministre ivoirien de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, et de l'ensemble des acteurs de la presse et des médias.

Selon M. Ydo YAO, Directeur Régional et représentant de l’UNESCO pour la Côte d’Ivoire, l’objectif de cette étude est d’identifier les causes profondes des problèmes des médias observés en Côte d’Ivoire et surtout d’y trouver des solutions adéquates. « Notre ambition est de proposer un plan d’action et de stratégie cohérent de réforme du secteur des médias dans son ensemble, de sorte que cette stratégie devienne la boussole de tous les partenaires qui souhaitent apporter un appui financier ou technique au secteur de la presse » affirmait M. Ydo YAO. Le Représentant de l’UNESCO a indiqué que son institution est prête à accompagner l’Etat ivoirien, en vue du renforcement des capacités managériales des entreprises de presse et des acteurs.

Au cours de l’exposé liminaire de l'équipe scientifique de l’étude diagnostique, le journaliste et consultant ZIO Moussa, a identifié 23 « pathologies lourdes » de la presse ivoirienne. Il a révélé que la mévente des journaux, défaillance du système de production et de distribution, manque de professionnalisme dans le traitement de l’information et non-respect des principes d’équité, de pluralisme, d’éthique et de déontologie, concurrence des médias numériques, mauvaise condition de travail et de vie des employés sont entre autres les problèmes auxquels sont confrontés les médias ivoiriens.

24 « soins thérapeutiques » ont donc été prescrits. Ceux-ci recommandent la professionnalisation de l’entreprise de presse, la professionnalisation par l’audit ou l’analyse de contenu (monitoring-évaluation) des offres éditoriales comparées aux attentes et aux besoins identifiés des consommateurs de l’information.

« La professionnalisation est l’avenir des médias ivoiriens. Et cette professionnalisation passe par la formation. » a conclu M. ZIO Moussa, en invitant les journalistes à se former au journalisme et se spécialiser.

Le ministre de la Communication, de l’Economie Numérique et de la Poste, a quant à lui, réaffirmé l’attachement de la Côte d’Ivoire à une presse performante, professionnelle et de qualité, ainsi que son engagement  pour la promotion d’une presse libre et plurielle.

M. Bruno KONE a profité de l’occasion pour rappeler les différents appuis apportés par l’Etat à la presse, notamment : le soutien financier à l’impression des journaux, l’exonération de taxes des intrants et le soutien aux journalistes en termes de formation et d’assurance maladie.

« Pour rencontrer l’attente des populations et réaliser des ventes, il faut que votre offre corresponde à une demande qui existe sur le marché et disposer d’un réseau commercial qui soit étendu pour ventiler les journaux » a fait savoir M. Bruno Koné aux acteurs du secteur.

Toutefois, le Ministre a proposé quelques solutions qui pourraient améliorer les prestations de la presse ivoirienne, à savoir la disposition d’un réseau commercial pour une étude du marché, l’amélioration du contenu des journaux et l’implémentation des imprimeries dans les villes de l’intérieur pour faciliter la distribution à temps réel afin de satisfaire le lectorat sur toute l’étendue du territoire national.

Soulignons que cette étude a été subdivisée en deux parties. La première réalisée en juillet 2017 porte essentiellement sur la situation des médias toute presse confondue en Côte d’Ivoire. La seconde partie exécutée en octobre 2017 met en exergue les recommandations pertinentes et stratégies de renforcement des capacités pour la professionnalisation du secteur de la presse dans notre pays. Des exemplaires de cette étude seront mis à la disposition des journalistes à travers la bibliothèque de la maison de la presse et la bibliothèque de l’ISTC.