ACCES A L’INFORMATION : LA COTE D’IVOIRE A CELEBRE LA 7ème EDITION DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE L’ACCES UNIVERSEL A L’INFORMATION EN COTE D’IVOIRE SOUS LE THEME « INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, E-GOUVERNEMENT ET ACCES A L’INFORMATION».
Le mercredi 28 septembre 2022 a eu lieu la 7ème édition de la célébration de la Journée Internationale de l’Accès Universel à l’Information (JIAUI), organisée par la CAIDP en partenariat avec l’UNESCO.
Cet événement, qui s’est tenu au l’auditorium de la primature, a été l'opportunité de discuter de l'Accès à l'Information et de l'Intelligence Artificielle, tout en couvrant les bénéfices comme les risques, avec les principes de bonne gouvernance en toile de fond.
M. KEBE Yacouba, Président de la CAIDP, lors de la cérémonie d’ouverture, l’a déclaré dans son allocution, la Côte-d’Ivoire fait partie de la centaine d’États membres à ce jour, qui ont déjà adopté la loi relative à l’accès à l’information d’intérêt public. En effet, la constitution du 8 novembre 2016, en son article 18, permet à tout citoyen d’avoir droit à l’information et à l’accès aux documents publics dans les conditions prévues par la loi. L’Etat de Côte d’Ivoire a ensuite créé une structure de mise en œuvre de la loi, en juillet 2015, en l’occurrence la CAIDP.
Le Président de la CAIDP a fait le bilan de l’institution qu’il préside. « Elle (la CAIDP) a produit six rapports annuels disponibles sur notre site web: www.caidp.ci.
Ainsi, au titre de l’année 2021, 49 organismes publics nous ont fait parvenir leurs rapports. Il en résulte que ces administrations ont reçu et traité 52.008 demandes d’informations et de documents. Contre 37 536 en 2020 et 25 483 en 2019. Soit une progression de 50% en trois ans. Le taux de satisfaction des demandes dépassent les 99%».
« Le chemin parcouru en sept ans n’a pas permis de vaincre la culture du secret et de l’opacité dans nos administrations. Mais les lignes ont bougé. La CAIDP inscrit donc son action dans la durée pour faire plier toutes les résistances » a espéré le Président KEBE en terminant son intervention.
M. Omar DIOP, Représentant et chef du bureau UNESCO à Abidjan quant à lui, a rappelé que pour son institution, l’accès à l’information est un pilier indispensable, qui permet la libre circulation de l’information et fait progresser la promotion et la protection des droits de l’homme.
« C’est pourquoi, dans le programme de développement durable à l’horizon 2030, il est reconnu que l’accès à l’information détenue par les organismes publics est un mécanisme pour faciliter l’engagement du public à travers les objectifs de développement durable. Aussi, dans le monde entier, cela dans le cadre de l’objectif 16, l’UNESCO est chargée de surveiller et de rendre compte des mises en œuvre des politiques d’accès à l’information. » a-t-il affirmé en substance.
Pour le chef du bureau UNESCO à Abidjan, « l’intelligence artificielle, encadrée dans des normes de politiques et de textes nationaux et internationaux, devra être absolument centrée sur l’humain et donc être au service de l’intérêt supérieur des citoyens ».
M. Jean Martial ADOU, Directeur de cabinet au ministère de la Communication et de l’Economie numérique, a réaffirmé, au nom du ministre Amadou Coulibaly, la volonté du gouvernement ivoirien de faire de l’accès aux données publiques, un instrument de gouvernance, de transparence et de redevabilité dans la gestion de la chose publique.
« Ce thème se propose, d’une part, de mettre en lumière le Rôle de l’intelligence artificielle dans la promotion d’approches inclusives pour l’accès à l’information, et d’autre part, de mettre en évidence le rapport entre l’E-gouvernance et l’accès à l’information comme outil de lutte contre la corruption et les infractions assimilées » lisait-il dans la déclaration du ministre de la Communication.
Il a rendu un vibrant hommage au Président de la République pour les efforts consentis en faveur de la mise en œuvre effective de ce droit, qui marque l’attachement de la Côte d’Ivoire au respect de la liberté d’expression à travers l’accès universel à l’information.
Le représentant du ministre a relevé les efforts du gouvernement pour garantir une plus grande accessibilité des concitoyens à l’information de façon générale et celle considérée d’intérêt public en particulier. Il a cité entre autres, une presse écrite diversifiée, la couverture nationale en radio et télévision portée à plus de 90%, la libéralisation de l’espace télévisuel et du fonctionnement effectif de la Télévision numérique Terrestre (TNT), de la dématérialisation entamée des services publics offerts aux citoyens etc…
L’occasion a été saisie pour inciter les administrations à la dématérialisation progressive de leurs données afin de favoriser la diffusion par le biais d’internet, le but étant d’accroître l’accessibilité desdites données aux usagers.
La cérémonie d'ouverture a laissé place à la seconde partie de la célébration dédiée à la conférence publique. A cet effet, deux éminents experts en la matière ont brillamment animé les panels.
Il s’agit du Dr KOUAME Euloge, Chef du Service Recherche Projets et Science Ouverte à l’Université Virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI) qui a présenté le premier thème : «Rôle de l’intelligence artificielle dans la promotion d’approches inclusives pour l’accès à l’information» ;
Et du Dr Christophe KOUAME, Président de Civis-Côte d’Ivoire, qui lui, a orienté sa communication sur le thème : «E-gouvernance et accès à l’information : outil de lutte contre la corruption et les infractions assimilées».
La qualité des participants, la pertinence des questions, le partage d’expérience et les suggestions apportées ont dénoté l’intérêt manifesté pour les sous-thèmes liés au thème principal :« Intelligence Artificielle, E-Gouvernement et Accès à l’Information ».
Comme chaque année, cette importante journée mondiale dédiée à la promotion du droit d’accès à l’information a pour objectif :
- d’exhorter les États membres, qui ne l’ont pas encore fait, à faire adopter par leurs parlements, les lois d’accès à l’information ;
- d’encourager les États qui l’ont déjà adopté, à la mettre diligemment en œuvre ;
- de rappeler, aux citoyens, qu’ils ont le droit d’accéder librement aux informations et aux documents publics ;
- de rappeler aux administrations, assujetties à la loi, qu’elles ont l’obligation de mettre à la disposition des usagers, les documents d’intérêt publics qu’elles détiennent.