Accès à l'information d'intérêt public et aux documents publics : La Caidp chez l'Inspecteur général d'Etat Gnamien N'Goran
La Commission d'Accès à l'Information d'intérêt public et aux Documents Publics (Caidp) continue d'étendre sa toile. Hier, l'institution a posé ses valises à l'Inspection générale d'Etat (Ige), sis au Plateau, pour une session de formation autour du thème : «Présentation de la Loi d'accès à l'information d'intérêt public et aux documents publics et Rôle et missions de la Caidp».
A travers une projection de film traitant de la problématique de l'accès à l'information en Afrique produit par son partenaire Friedrich Ebert, la Commission a instruit l'Ige sur la loi d'accès à l'information d'intérêt public et aux documents publics, les mécanismes d'accès à l'information publique, en insistant sur le rôle et les missions de la Caidp, et le rôle joué par les organismes publics à l'instar de l'Inspection générale d'Etat.
Au nom du Président de la Caidp, Kébé Yacouba, et des Commissaires de l'accès à l'information, Koné Mamadou, Secrétaire général de la Caidp, a déclaré que le droit à l'accès à l'information publique est un droit consacré par l'article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui permet de renforcer la participation citoyenne et l'exercice des droits socioéconomiques et politiques. Ce droit, a-t-il ajouté, favorise le développement, les performances économiques et rend les autorités nationales comptables pour leurs actions dans la gestion des finances publiques.
En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, a expliqué le numéro 2 de la Caidp, ce droit fondamental est reconnu par la loi n°2016 du 08 novembre 2016 portant constitution, en son article 18, stipule que "les citoyens ont droit à l'information et à l'accès aux documents publics". «Cependant, bien que consacré par la loi fondamentale ivoirienne, le droit des populations d'accéder aux sources d'informations et de documents considérés d'intérêt public, semble encore être un mirage dans notre pays. (...)
La principale mission de la Commission d'Accès à l'information d'intérêt public et aux documents publics est de veiller au respect et à l'application du droit des personnes d'accéder aux informations et documents détenus par les organismes publics. Car, la problématique de l'accès à l'information d'intérêt public est de plus en plus au cœur des débats au sein des sociétés qui aspirent à la démocratie.
C'est donc pour des questions de gouvernance, de démocratie participative et de respect du libre accès des personnes aux sources d'informations publiques, que l'Etat ivoirien s'est doté de la loi n°2013-867 du 23 décembre 2013 relative l'accès à l'information d'intérêt public démontrant ainsi, sa volonté de rompre avec les usages et pratiques administratives en vigueur en matière d'accès à information publique», a t-il affirmé.
Au cours des échanges, les participants ont salué l'avènement de la loi d'accès à l'information. Pour l'Inspection générale d'Etat, la Caidp représente une opportunité. Car, dans sa mission de contrôle et d'inspection au niveau de l'administration publique, l'Ige a constamment besoin d'informations.
«(...) Outre les procédures en vigueur pour contraindre des organismes publics à communiquer les informations, cette loi vient renforcer le dispositif existant propre à l'Inspection générale d'Etat», ont reconnu HIBAULT OGOU Alexis, Secrétaire général de l'Ige ainsi que tous les cadres présents à cette session de formation.
Cependant ces derniers ont déploré le délai de 30 jours pour le traitement d'une requête. Cette disposition, ont-ils révélé, pourrait constituer une véritable contrainte pour le fonctionnement de l'Ige.