LA MIGRATION AU CŒUR DE LA SIXIEME EDITION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE L'ACCES UNIVERSEL A L'INFORMATION / LA CAIDP DECERNE DES PRIX AUX ORGANISMES PUBLICS ET AUX JOURNALISTES
Instituée en septembre 2015 par la Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (l’UNESCO), la Journée Internationale de l'Accès Universel à l'Information (JIAUI) est célébrée chaque année, à travers le monde, à la date du 28 septembre.
La Côte d’Ivoire, qui n’est pas en marge de cet élan, commémore cette année encore, cet événement de dimension mondiale, qui en est à sa sixième édition.
En effet, la Commission d’Accès à l’Information d’intérêt public et aux Documents Publics (CAIDP), en collaboration avec l’Unesco, a commémoré cette importante journée le mardi 28 septembre 2021, à l’auditorium de la Primature à Abidjan-Plateau.
« Le libre accès des populations à l’information et aux documents publics est l’une des libertés fondamentales qui constitue, aujourd’hui, un indicateur transversal, que les agences internationales de notation prennent en compte dans l’évaluation de la gouvernance des Etats. La quasi-totalité des mécanismes internationaux de bonne gouvernance auxquels la Côte-d’Ivoire a adhéré ont inscrit l’indicateur « Accès à l’information » dans leur grille d’évaluation » déclarait en substance M. KEBE Yacouba, Premier Responsable de la CAIDP.
Placée sous la présidence de M. Amadou COULIBALY, Ministre de la Communication, des Medias et de la Francophonie, par ailleurs Porte-parole du gouvernement, la principale réflexion de cette sixième édition a porté sur un sujet sensible et d’actualité qui nous interpelle tous, à savoir la migration.
Concrètement il s’est agit d’établir la corrélation entre l’accès des populations à l’information et la migration. Autrement dit, comment l’accès à la bonne source d’informations peut aider les candidats à l’immigration à opérer des choix éclairés.
Le thème de la 6ème édition de la JIAUI était donc : «Accès à l'information et migration».
Par le choix de ce thème, l’UNESCO veut participer à la sensibilisation des candidats à l’immigration clandestine sur les dangers et les risques liés à la migration irrégulière.
Pour le Ministre Amadou COULIBALY, l’accès à l’information garantit les autres droits et fait reculer l’obscurantisme. Pour en revenir à la thématique, selon Monsieur le Ministre, la persistance de la migration clandestine des jeunes Ivoiriens ces dernières années met en évidence un certain nombre de paradoxes révélateurs d’une perception erronée de l’Europe, comme eldorado, et surtout pourvoyeur de richesse pour tout candidat au départ.
Le ministre a souligné que les jeunes qui migrent s’autofinancent à coups de millions de francs, alors que ces sommes peuvent leur permettre d’entreprendre une activité génératrice de revenus sur place en Côte d’Ivoire.
La célébration du 28 septembre 2021 est l'occasion de rappeler aux Gouvernants, l’importance de l’accessibilité des populations à l’information publique dans la lutte contre la migration clandestine et expliquer à la population migratoire, les différentes initiatives gouvernementales leur facilitant l’accès au financement la création d’activités génératrices de revenus
La cérémonie a, pour sa première partie, été marquée par une conférence publique articulée autour du thème central, et animée par Monsieur Issiaka KONATE, Directeur général des ivoiriens de l’extérieur (DGIE).
Dans son exposé, le Directeur Général a expliqué que l’immigration irrégulière est un phénomène que le gouvernement ivoirien s’est engagé à éradiquer. D'ailleurs, plus de 7500 personnes sont assistées par la Direction Générale des ivoiriens de l’extérieur. Pour lui, l’immigration irrégulière est avant tout la résultante de la conception pas toujours vraie que les candidats à l’immigration ont de l’occident en tant que pourvoyeuse de richesse et de vie meilleure. M. Issiaka KONATE a donc invité les jeunes à saisir les opportunités qui s’offrent à eux, à travers des actions du gouvernement ivoirien, notamment les financements des projets et les formations pour mettre fin à ce fléau. Les échanges et discussions ont été modérés par le Commissaire de l'accès à l'information, M. BAMBA Karamoko.
La seconde partie de cette Journée a essentiellement été consacrée à la remise de distinctions aux principaux acteurs de l'écosystème de l'accès à l'information en Côte d’Ivoire : les organismes publics et les journalistes.
* LE PRIX CAIDP DU MEILLEUR ORGANISME PUBLIC POUR L’ACCES A L’INFORMATION, DEUXIEME EDITION
La CAIDP, ayant fait le constat de la quasi inexistence de l’archivage physique dans la plupart des administrations publiques, a pris l’initiative de privilégier la diffusion pro active. A cet effet, la Commission se livre depuis maintenant quatre (4) ans, à un exercice dénommée « Monitoring des sites web des organismes publics».
Ce monitoring vise à apprécier l’attractivité des sites internet des administrations publiques en tenant compte de la quantité, mais surtout, de la pertinence des informations et documents publics qui y sont diffusés.
L’édition 2021 du Monitoring qui a débuté le 1er décembre 2020, a pris fin le 31 juillet 2021. Elle a porté sur l’analyse du site web de 45 Ministères, Secrétariats d’Etat et structures de gouvernance et a vu la consécration de trois lauréats :
- Le Ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat et le Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant classés 1er ex-aequo, avec 98 points sur 100 ;
- Le Ministère de la Promotion des PME, de l’Artisanat et de la Transformation du secteur informel, classé 3e avec 70 points sur 100.
Dans un film, ces Ministères ont partagé leurs bonnes pratiques en matière de diffusion proactivede l’information et des documents publics.
- Le Ministère du Budget et du Portefeuille de l’Etat,qui arrive en tête, lauréat pour la deuxième année consécutive, a indiqué avoir le souci de tenir le citoyen informé de tout ce que le gouvernement fait pour lui et en son nom. Selon le Ministre Moussa SANOGO, il s’agit d’être plus dynamique et plus alerte et surtout, être à l’écoute de la population. « Régulièrement, je vais sur le site pour voir comment les choses se passent. Est-ce que le citoyen qui arrive sur le site a toutes les informations dont il a besoin ? Est-ce que c’est suffisamment clair dans son esprit ? Il importe de mettre suffisamment d’informations à la disposition du grand public à bonne date », a souligné le Ministre. Pour plus d’efficacité, ce Ministère travaille à renforcer la valeur éducative des informations que ses services mettent en ligne, par exemple avec le budget citoyen qui vise à permettre à l’ensemble des citoyens de comprendre comment le budget de l’Etat est monté.
- Le Ministère de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, arrivé 4e en 2020, se hisse en 2021, à la première place remportant ainsi le premier prix du meilleur organisme public pour l’accès à l’information. M. Claude Raymond DJIKE,Directeur de cabinet, a assuré que pour la Ministre Nassénéba TOURE, l’accès à l’information est un sujet majeur, conformément aux recommandations de l’Etat ivoirien sur la transparence, la bonne gouvernance et l’ouverture des données publiques aux populations. Elle a donc instruit la Direction des Systèmes de l’Information et le Service Communication de son département ministériel à l’effet de mettre à la disposition des populations, les informations justes, en étroite collaboration avec les directions centrales et régionales, pour ne pas laisser ces dernières à la merci des fakenews.
-Le Ministère de la Promotion des PME, de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur Informel s’est vu, quant à lui, remettre le 3ème prix. Un bond significatif pour ceMinistère qui occupait jusqu’alors la 16ème place. Ce bond, faut-il le préciser, est le résultat de l’implication personnelle du premier responsable du Ministère, le Ministre Félix ANOBLE et de ses collaborateurs. « Quand on est un bon élève, on est heureux de l’être. Ceci dit, nous pensons que les ivoiriens ont besoin d’informations, les administrations aussi. L’information permet de briser les murs, d’améliorer les performances des différentes administrations. Il est important que le public ivoirien soit suffisamment informé. Que les partenaires loin de la Côte d’Ivoire puissent avoir les informations sur l’administration ivoirienne à travers le digital». Le Ministre estime qu’il n’y a rien à cacher et a, pour ce faire, enjoint ses équipes de publier son budget ainsi que l’état de son exécution.
Les trois heureux récipiendaires du Prix CAIDP dédié aux Organismes publics ont reçu chacun un trophée et un tableau d’honneur.
* LE PRIX CAIDP DU RESEAU DES JOURNALISTES POUR L’ACCES A L’INFORMATION, TROISIEME EDITION
Pour cette troisième édition, ce sont 26 productions retenues sur 35 soumises par 19 journalistes de la presse écrite, presse en ligne, radios et télévisions.
Pour M. Jean-Antoine DOUDOU, Président du REJAIP-CI, le nombre croissant des productions, au fil des éditions, est le témoignage que les journalistes ont commencé à s’approprier la loi N° 2013-867 du 23 décembre 2013, relative à l’accès à l’information d’intérêt public.Ce qui permet aux journalistes, de diffuser et publier des productions débarrassées de Fake news.
Ainsi après délibération, le jury a décerné le 1er Prix CAIDP du Réseau des journalistes pour l’accès à l’information à M. Fousseni TOURE, du quotidien Le Patriote, ainsi que le Prix de la meilleure production journalistique sur le thème « Accès à l’information, médias et migration » soutenu par l’Unesco.
Le 2e Prix CAIDP est revenu au journaliste Sériba KONE du site lepointsur.com et le 3e Prix CAIDP à Traoré TiéMEDANDJE de la chaîne de télévision privée NCI.
La journaliste Marthe Akissi de Radio Côte d’Ivoire,quant à elle, a décroché le Prix d’encouragement KEBE Yacouba, portant le nom du Président de la CAIDP.
Le Jury du prix était composé de cinq membres : le Président du jury, M. Mam CAMARA, journaliste, ancien Président de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (l’UNJCI) ; Mme Habiba DEMBELE SAHOUET, journaliste, Directrice de l’Information à la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) ; M. Jean-Antoine DOUDOU, journaliste, Président du Réseau des Journalistes pour l’Accès à l’Information de Côte d’Ivoire (REJAIP-CI); Mme Evelyne DEBA, journaliste, représentant l’Unesco et M. Bamba KARAMOKO, journaliste, représentant la CAIDP.
« Il faut reconnaitre que le niveau est bon et même très bon. Toutefois, le jury voudrait faire quelques suggestions. Deux observations accompagnées de recommandations. Nous avons constaté beaucoup de confusion de genre. Nous avons noté beaucoup de fautes grammaticales, d’orthographes et de syntaxes.Vous conviendrez avec nous que ces manquements laissent parfois un arrière-goût d’inachevé. » annonçait Mme Habiba DEMBELE SAHOUET, porte-parole du jury.
Le jury recommande donc un atelier de renforcement de capacité sur les genres journalistes, l’écriture et la correction journalistique.
Les récipiendaires ont reçu une enveloppe, un trophée et un ordinateur. Le président de la CAIDP, M. KEBE Yacouba, a dit sa joie et félicité les membres du jury pour la qualité de leur travail.
Félicitations aux heureux lauréats des différents Prix CAIDP.