Les membres de la CAIDP ont bénéficié d’un renforcement de capacité de la part de l’APDH avec l’appui technique et financier de la fondation OSIWA
Un atelier international de renforcement des capacités à l’intention des membres de la Commission d’Accès à l’Information et aux Documents Publics (CAIDP) s’est tenu du lundi 22 août au mardi 23 août 2016 au Complexe hôtelier Ohinéné à Abidjan.
Cet atelier a été organisé par l’ONG Action pour la protection des Droits de l’Homme (APDH), avec l’appui technique et financier de la fondation Open Society Initiative for West Africa (OSIWA).
« L’ouverture et la transparence, la confiance entre administrés et autorités et la diffusion des informations pour une meilleure gestion doivent se substituer à la culture du secret et la rétention des informations au service de pouvoirs individuels. Il s’agit d’un processus long qui demande l’engagement conjoint de toutes les parties prenantes, du gouvernement, des administrations, des organisations de la société civile, des journalistes et de chaque citoyen, mais dont l’impact à moyen et long terme peut véritablement orienter positivement l’avenir et le développement de la Côte d’Ivoire », des propos émanant du président de l’APDH, M. DENIS YORAUBAT à l’ouverture de la cérémonie. Il soulignait ainsi l’importance du droit pour tout citoyen d’accéder à l’information d’intérêt public, droit essentiel au fonctionnement démocratique des sociétés et au bien être de chaque individu et consacré par l’Article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Monsieur KEBE YACOUBA, président de la CAIDP dans son discours d’ouverture a mis en évidence le fait que la CAIDP soit une jeune structure. De ce fait, cet atelier de formation tombe à point nommé, car il devrait notamment permettre à ses commissaires et membres du personnel de s’inspirer de l’expérience d’autres pays plus avancés en la matière. Il a par ailleurs réitéré ses remerciements aux initiateurs de cette formation, Monsieur DENIS YORAUBAT, Président Exécutif de l’APDH et à Mme MARIE NGUETTIA, représentante de la fondation Internationale OSIWA, appui technique et financier de cet atelier de renforcement des capacités. OSIWA qui met tout en œuvre pour promouvoir en Afrique de l’Ouest, des processus inclusifs de bonne gouvernance et une participation citoyenne à la prise de décision afin de garantir la transparence dans le processus de gouvernance de nos Etats, a-t-il renchérit.
Mme MARIE NGUETTIA a fait savoir qu’OSIWA veut apporter sa contribution à la CAIDP pour non seulement renforcer ses capacités, mais aussi l’accompagner dans ses actions pour être plus efficace. « Car nous sommes convaincus que la liberté des citoyens ou leur droit à l’accès aux informations et archives gouvernementales est un préalable indispensable au développement et au maintien d’une société civile et démocratique dynamique. Car l’accès facilite la discussion et la connaissance du public. C’est aussi une importante mesure de protection contre les abus, la mauvaise gestion et la corruption. » a t-elle poursuivi.
Ces deux journées de formation ont été enrichies par les communications d‘un expert de l’accès à l’information, M. MAXWELL KADIRI. En effet, des échanges forts intéressants ont animé cet atelier et cet éminent formateur a pu partager son expérience en la matière. Il a relevé des insuffisances concernant la loi actuelle relative à l’accès à l’information d’intérêt public comparé aux lois d’accès de pays tels que le Libéria, la Sierra Leone et l’Afrique du Sud. Il a aussi félicité la Côte d’Ivoire, qui, par la création de la CAIDP, rend opérationnelle ladite loi. Il est revenu sur l’importance de la gestion et l’archivage des documents d’intérêt public, problématique de l’accès à l’information qui a d’ailleurs été l’un des points importants contenu dans le plan d’action 2017-2020 de la commission.
M. KADIRI est juriste associé à l’antenne régionale africaine d’OSIWA. Avocat à la cour suprême du Nigeria, il a une longue expérience de collaboration avec les ONG et les cabinets privés d’avocats, dans le traitement des questions de liberté d’expression et d’information, notamment en ce qui concerne l’établissement d’une culture de transparence et de redevabilité au sein des organes gouvernementaux par un accès du public à l’information.
A la fin de cet atelier international de renforcement des capacités des membres de la CAIDP, un cadre dynamique d’interaction et d’échange d’expérience avec les commissaires a été ainsi créé. Ils sont à présent aguerris à exercer un arbitrage qui favorise effectivement l’accès des citoyens à l’information d’intérêt public. Ils ont en leur possession les moyens de répondre aux demandes en tenant compte des restrictions au droit d’accès aux documents publics, de la protection de la confidentialité des informations privées et personnelles, mais aussi de l’impératif de la défense nationale et de la sûreté de l’Etat.